samedi 3 septembre 2016

SELECTION LE PRIX D'UNE VIE / LE PARISIEN MAGAZINE : Deux remords de Claude Monet de Michel BERNARD.

 
Deux remords de Claude Monet de Michel BERNARD aux éditions La Table ronde, 20 euros.

Claude Monet fut très vite et largement reconnu de son vivant. Il fit un mariage heureux avec Camille, son modèle féminin avec qui il obtint la célébrité. Il vécut longtemps et riche. Il réalisa de nombreux chefs-d’oeuvre de la période dite impressionniste. Il eut pour ami Renoir et Sisley, il connut Pissarro et côtoya son maître Manet qui l’admira à son tour. 

Les trois parties du livre de Michel Bernard sont titrés, Frédéric, Camille et Claude. Trois prénoms qui font écho au titre sibyllin Deux remords de Claude MonetFrédéric Bazille et Camille Doncieux sont deux rencontres cruciales de la vie de Monet et, surtout, offrent les plus belles pages du livre de Michel Bernard. 

Tous deux sont représentés dans l’oeuvre de Monet, Frédéric Bazille dans Le déjeuner sur l’herbe (1865-1866), Camille Doncieux, qui épousa Monet, inaugure sa présence avec La femme à la robe en vert (1866) et la termine avec Camille sur son lit de mort (1879). Ces trois tableaux figurent dans le livre, accompagnés d’un quatrième, Femmes au jardin (1866) que Frédéric Bazille avait acheté au temps où Monet n’avait pas encore la situation bourgeoise qu’il atteindrait. 

Frédéric et Camille révèlent, en quelque sorte, ce que Monet a ressenti de plus fort dans sa vie. L’amitié en ce qui concerne Frédéric Bazille qui fut peintre comme lui, jeune et prometteur, mais que la vie quitta sur le front de la guerre de 1870. Et le désir pour Camille Doncieux, qu’il peignit jusque sur son lit de mort après qu’elle eut succombé à un cancer. 

Mais, peut-être, y-a-t-il encore des aspects de la vie du peintre qui interrogent à la lecture de Michel Bernard. D’abord la fuite en Angleterre décidée lors de la guerre de 1870 puis, bien plus tard, les visites qu’effectua Clemenceau pendant celle de 14. Ces deux étapes, très importantes elles aussi, débouchèrent sur la décision grandiose d’offrir Les Nymphéas à l’Etat français et de vouloir Femmes au jardin accroché au Louvre. 

Si Michel Bernard ne parle pas ouvertement de ces deux remords, il place la peinture de Monet  toujours au premier plan. Et il excelle.

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