samedi 29 août 2015

Eva de Simon LIBERATI


Eva de Simon LIBERATI aux éditions Stock 19,50 euros

Eva provoque à sa lecture un sentiment entêtant et absolu, comme si une étoile fixée haut dans le ciel avait dicté l'essentiel de ce que Simon Liberati avait à dire de sa rencontre avec Eva.

Nombreux, en cette rentrée littéraire, sont les écrivains prenant le réel, celui qui les entoure, comme matière littéraire. Simon Liberati (comme les autres ?) a été saisi par l'urgence. Voilà deux ans à peine qu'il vit son grand amour et c'est comme s'il se précipitait pour en écrire impérativement le bouleversement qui s'est, dès lors, opéré dans sa vie.

Courageusement, il commence par décrire l'homme qu'il était quelques années avant ses retrouvailles avec Eva. Un être étrange et perdu qu'il est parvenu à délaisser à un âge où, d'ordinaire, les jeux sont faits. Mais le miracle Eva a eu lieu et Simon Liberati, aussitôt ou presque, s'est mis à l'écrire.

Eva Ionesco qui est le nom vrai et complet de la jeune femme qui pose sur la couverture du livre, dépasse de très loin les errements de Simon Liberati. Elle pulvérise même à peu près tous les excès propres à sa génération, encore faut-il savoir qui fut réellement l'instigatrice de cette trajectoire suicidaire. Elle se nomme Irina Ionesco, mère de ladite Eva.

Beaucoup certainement ont eu vent des photos scandaleuses de la petite fille prise par sa mère dans les années soixante-dix. Cela n'enlève rien à l'édifiante découverte du portrait écrit par Simon Liberati expliquant la séparation inévitable qu'il a entrepris dans son livre entre l'Eva qui partage ses jours et l'autre Eva qui tient majoritairement le devant de la scène comme un miroir tendu avec lequel l'écrivain a pris ses distances.  

Qui plus est, les destinées d'Eva Ionesco et Simon Liberati ont fusionné et c'est à peine s'ils continuent de vivre dans le décor parisien. Celui d'Eva, en outre, issu des années dures que furent les années soixante-dix et quatre-vingt, et qui a, en grande partie, disparu. Ce Paris peuplé de fantômes qui ont bien évidemment œuvré la nuit appartient désormais à la légende. Cependant les personnages qui sont décrits n'apparaissent pas en héros. Simon Liberati dont la richesse culturelle se révèle ici au grand jour (littérature, peinture, cinéma, photographie etc.), convoque de grands artistes qui l'ont aidé, en maints endroits, à tenir le pari de ce chantier extraordinaire que dut être forcément l'écriture d'Eva.

SIMON LIBERATI sera au Patio Plaisance 
(en face de la librairie, entrée libre)
pour une rencontre
MERCREDI 30 SEPTEMBRE à 16h00

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