L'avantage avec
ce genre d'auteurs est que l'on ne sait à peu près rien d'eux. Inutile
donc de se pencher sur les aléas romanesques de leur existence, leur
biographie est insignifiante : une nationalité (américaine en
l'occurrence), un hobby (l'alpinisme) et un lieu de résidence (les
Pyrénées basques..).
L'expert paru en 1973 (Trevanian serait mort en
2005) reprend les aventures de Jonathan Hemlock, dandy américain
exerçant le métier de critique d'art qui sert de couverture à ses
activités de contre-espionnage pour le CII basé aux Etats-Unis.
Mais
c'est en Angleterre et à Londres en particulier que commence L'expert
avec une scène particulièrement délicate dans le beffroi de St Martin in
the Fields. Une ouverture meurtrière et sadique qui indique la dangerosité à laquelle Jonathan Hemlock va s'exposer.
L'expert avance par à coups, une scène aussi désagréable soit-elle fait
place à un luxueux décor dans lequel souvent baigne le monde l'art..Ecrit dans les années soixante-dix ce roman n'a point
vieilli, bien au contraire, une belle patine a embelli ces riches années et le
fait de rencontrer le mot Watergate ou la simple évocation de la
contestation hippie contre la guerre du Vietnam ravivent un authentique
parfum d'époque.
L'art, cependant, reste au centre de L'expert
qui est aussi affublé d'un personnage malfaisant issue de la période nazie. Obligation est faite à Jonathan Hemlock de débusquer l'énigmatique Maximilien Strange et de s'aventurer dans l'univers
interlope de l'érotisme.
Armé d'un sens de la répartie à toute épreuve, de belles pirouettes
langagières et d'un art consommé de la provocation, Jonathan Hemlock fait également étalage d'une intelligence remarquable.
De
cette atmosphère so british se dégage la nostalgie des années Chapeau melon et botte de Cuir. Les atrocités pleuvent mais nous restons entre gentlemen..
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