samedi 18 août 2012

Le sermon sur la chute de Rome de Jérôme FERRARI

Le sermon sur la chute de Rome de Jérôme FERRARI aux éditions Actes Sud (parution le 22 août).


Il faut attendre longtemps ou alors connaître relativement bien l'an 410 après J.C. mais aussi l'oeuvre de Saint Augustin pour saisir l'audacieux parallèle effectué par Jérôme Ferrari entre Rome, la fin de son empire et le bar d'un village corse.
Jérôme Ferrari ne cherche pas plus à fournir de repères qui expliqueraient la lignée familiale écorchée et brisée d'Aurélie et Matthieu. Le pouvoir des phrases, leur rythme et la puissante portée des mots se chargent de construire l'édifice fragile que sont les vies écrites de ce roman qui s'étire sur un siècle et dont la flamme brûle vers l'impossible que ce soit en Corse ou en Algérie, en Indochine ou en Afrique de l'ouest.
Passons sur l'énoncé philosophique que Jérôme Ferrari expose dans un souffle hâletant et voyons la métaphore de ce petit bar corse qui passe de mains en mains jusqu'à ce que Mathieu et Libero, son ami d'enfance, déçus par leurs études, transforment celui-ci au point que sa prospérité et sa notoriété s'étend loin au-delà des maisons circonscrites qui forment le village. Ce petit bar devenu grand c'est Rome.
A l'opposé, Aurélie, ne renonce pas à la voie universitaire et continue d'oeuvrer pour l'humanité en participant aux fouilles des ruines de Thagaste où résidait Saint Augustin. Mais vivre en Algérie n'est pas simple, Aurélie amoureuse en conviendra. Tenir un bar non plus car de nombreux drames germent en ces lieux. Circonspect, le lecteur porté par la puissance indéniable du roman rencontrera d'inhabituelles pensées qui conclueront l'avènement de la chute d'un empire.

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