samedi 21 juillet 2012

L'art du jeu de Chad HARBACH

L'art du jeu de Chad HARBACH aux éditions Lattes, 22.50 euros.



Je ne connais rien au base-ball et L’art du jeu, premier roman, n’existe que grâce à lui.
D’abord un campus sur les bords du lac Michigan dédié à la mémoire d’Herman Melville qui séjourna dans la petite ville de Westish (Wisconsin).
L’actuel directeur de l’université, Guert Affenlight, a lui-même retrouvé les traces écrites du passage de Melville et le livre qu’il publia fut un succès qui lui offrit notoriété, respectabilité et bon emploi.
D’ailleurs l’équipe de base-ball de Westish avec l’arrivée d’Affenlight, finit par être débaptisée et les « Erables » devinrent les « Harponneurs » en hommage à Moby Dick.

L’équipe n’en devint pas pour autant intrépide avant que le capitaine Mike Schwartz ne détecte le talent du jeune Henry Skrimshander. Il permit à ce dernier de s’inscrire à l’université de Westish et surtout, de ce jour, il devint le joueur le plus important de l’équipe.
La relation entre Schwartz et Skrimshander construit le roman de Chad Harbach et quand ce dernier s’en éloigne, on est heureux de la voir resurgir au détriment d’autres personnages (Owen, le compagnon de chambrée de Skrimshander, Pella, la fille d’Affenlight, Affenlight lui-même) qui génèrent à eux-seuls d’autres romans qu’un romancier non américain aurait sans doute garder pour d’autres histoires, d’autres livres.

Mike Schwarz et Henry Skrimshander sont donc intimement liés par la force d’un jeu, le base-ball. Je n’en ai pas beaucoup plus appris sur ce dernier depuis ma lecture sur la simplicité énoncée de son but ni sur la complexité de son déroulement. Le roman se garde bien d’expliquer quoi que ce soit et c’est tant mieux. En revanche l’intensité dramatique d’une partie est portée à son firmament et donne à l’arrivée un grand roman venu une fois de plus des Etats-Unis. Et si la plupart des auteurs américains ne peuvent ni ne savent écrire sans appliquer une somme de recettes apprises dans leurs ateliers d’écriture, ils offrent en retour au lecteur le bénéfice d’une histoire ineffaçable qui tient d’un seul bloc par la profondeur de ses personnages, de leur morale, de leur destinée et de leur inépuisable grandeur.

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