samedi 7 juillet 2012

Anne WEBER

Vallée des merveilles d’Anne WEBER aux éditions du Seuil, 18.80 euros.


« Entrez dans le rêve… »  nous chantait Gérard Manset dans les lointaines années quatre-vingts.
Aujourd’hui, au temps où le roman-roi ne donne plus vraiment accès au Merveilleux, réjouissons-nous du pari extraordinaire relevé par Anne Weber, romancière allemande ayant la particularité de traduire la version française de ses propres livres.
La vue du phare qui illustre la couverture du roman oriente parfaitement l’histoire dans une atmosphère maritime dans laquelle évolue un certain Milan, homme solitaire et démuni d’une petite ville bretonne. L’inattendu se produit quand une inconnue dépose à la volée et en pleine rue un baiser sur ses lèvres, puis s’en va. Cette belle séquence, soulève un coin du voile poétique d’Anne Weber. Ce baiser si soudain, surgi de nulle part, offre une chance inestimable de retrouver un sens à la vie de Milan.
Vallée des merveilles produit immanquablement un enchantement en rapport sans doute avec l’esprit de  Brocéliande qui rôde alentour. Un sort heureux aurait été jeté sur Milan, lui faisant quitter sa ville pour Paris montrée sous un angle magique. Milan retrouve la mystérieuse femme que l’on aura depuis appris à connaître sous le nom de Lynx. Ainsi se prolonge le conte d’Anne Weber où Lynx et Milan revisitent le mythe d’Orphée. Dès lors, l’envoûtement du lecteur doit s’accomplir car Milan cède à un univers imaginaire et la narration se mesure aux symboles de la rédemption. Cette dérive onirique est pourvue d’une maîtrise stylistique admirable de la part d’un auteur qui, vous l’aurez compris, endosse le beau rôle de la fée…

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