samedi 18 février 2012

Journal d'un corps de Daniel PENNAC

Journal d'un corps de Daniel PENNAC aux éditions Gallimard, 22 euros.


Monsieur Pennac, selon les conseils de lecture que vous avez reproduits au dos de votre livre intitulé Comme un roman (disponible en Folio), j'ai appliqué lors de ma lecture de votre dernier roman le droit imprescriptible du lecteur numéro 2 (le droit de sauter des pages) ainsi que le numéro 3 (le droit de ne pas finir un livre).
Pourtant j'étais enthousiaste à l'idée de renouer avec vous bien qu'aillant déjà utilisé le droit numéro 3 à votre encontre lors de ma lecture du Dictateur et du hamac (disponible en Folio) pour une raison bien différente de celle d'aujourd'hui bien que je ne me souvienne plus exactement laquelle.
A votre crédit cependant, et cela a motivé toutes mes infructueuses tentatives de terminer vos livres, je m'étais copieusement régalé avec La petit marchande de prose (disponible en Folio) sans pour autant me lancer dans la suite ni dans les épisodes précédents de votre saga dite Malaussène (disponible en Folio). La raison, cette fois, n'apparaît pas dans vos droits imprescriptibles du lecteur, il faudrait peut-être l'ajouter, je suggère de l'appeler le droit de ne pas lire une saga ou toute autre série justifiée par une suite, dans son intégralité.
Mais bref, pour en revenir à votre dernier livre, que je n'ai pas détesté, je constate que vous avez eu une excellente voire extraordinaire idée. Un jeune homme de douze ans décidant de tenir le journal de son corps est un pari impossible que vous avez souhaité tenir. Et l'on ne s'ennuie pas tant que cette chronique demeure une chronique de jeunesse avec toutes "les premières fois" qui l'accompagnent.
L'enfance est un territoire fait pour vous. Vous y êtes drôle et perspicace voire un brin nostalgique. Il couve entre vos lignes le professeur malin que vous avez été ou que vous êtes encore, je ne sais pas.
Alors pourquoi avoir lâché ce stupéfiant jeune homme et son programme magnifique ? Je sens que vous avez deviné. Votre gamin n'évolue pas. Il grandit certes mais il ne surprend plus et semble même avoir du mal à se surprendre lui-même. C'est bien dommage puisque tel était le contrat qu'il semblait avoir passé avec lui-même, c'est-à-dire, consigner toutes les surprises que lui procurerait son corps. Mais ses expériences corporelles finissent par fatiguer ainsi que votre prose qui, hélas, me semble, elle, avoir bien plus vieillie que la psychologie de votre personnage. C'est un peu dur ce que je vous dis là mais c'est sincère. Nul compte à régler. J'ai bien vu (droit numéro 2) les duretés de la vie que votre diariste allait rencontrer mais elles me sont restées malgré tout étrangères. Bien sûr, vous avez écrit un faux journal et c'est peut-être pour cela que je m'en suis détaché.
A ce propos, une  édition de poche du journal d'André Gide vient de paraître. C'est un journal passionnant qui comble de bonheur est disponible en folio. 

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