samedi 29 décembre 2012

changement de TVA au 1er janvier

Nouvelle année, nouveau taux de TVA pour le livre...!

Après une hausse de la TVA de 5.5% à 7% au 1er avril 2012, nous voilà de retour à 5.5% au 1er janvier 2013.... tout en sachant qu'au 1er janvier 2014 un nouveau changement est prévu pour nous amener à un taux, cette fois définitif espérons-le, de 5%.... Voilà de quoi faire tourner la tête à tout le monde!


Côté librairie, la hausse du mois d'avril, après avoir eu le goût d'un poisson d'avril plutôt amer, nous a fait passer de douloureux moments: d'abord la réinitialisation de tout le programme informatique (ce qui ne prend chez nous "que" 4 heures et doit se faire impérativement à un moment où la librairie est fermée, heureux hasard du calendrier le 1er avril était cette année un dimanche!), ensuite le réenregistrement et le réétiquetage de tous nos livres à chaque réception de nouveautés, dont le prix inscrit au dos du livre ne tenait pas encore compte du changement décidé par l'éditeur, et du réassort qui arrive encore aujourd'hui aux anciens prix puisque la majorité de ce réassort est constitué de livres de fonds qui n'ont pas été réimprimés depuis.

Par conséquent si nous sommes évidemment heureux et soulagés de revenir à un taux de 5.5% qui est aujourd'hui primordial pour les librairies afin de retrouver 1.5% de marge et ainsi faire face aux charges de fonctionnement qui ne cessent d'augmenter, et ce à un moment où les librairies indépendantes sont de plus en plus fragiles, nous savons aussi que ce nouveau changement ne va pas encore se faire sans mal (et nous promet pour commencer de passer un bon 1er janvier!).

Mais nous savons également que malheureusement pour nos clients, cette baisse de TVA ne sera que très peu synonyme de baisse des prix. En effet, le changement de taux de TVA intervenant le 1er janvier, date à laquelle la majorité des éditeurs réajuste habituellement les prix, la baisse liée à la TVA devrait être compensée par la hausse à laquelle auraient normalement procédé les éditeurs du fait de l'inflation. Au final, les prix devraient donc être majoritairement stables.

Nous ne manquerons pas d'afficher dans la librairie des informations à ce sujet.

samedi 22 décembre 2012

America de Romain SARDOU présenté par Catherine SALZEDO

America t.2 La main rouge de Romain SARDOU aux éditions XO, 20.90. 
Ce deuxième tome de son volume America relate l’histoire d’une saga composée de plusieurs familles, la fondation de la Géorgie par des pionniers irlandais, le courage et la ténacité des exploités contre la volonté destructrice des puissants.
Dans ce deuxième quart du 18è siècle, Romain Sardou nous plonge dans une époque et des personnages qu’il fait revivre avec habileté, talent et véracité. Son interprétation de l’histoire du peuplement britannique aux Etats-Unis sonne vrai. Il offre une vision assez complète de la relation entre tribus indiennes et Blancs, entre Noirs et Blancs avec bien sûr le sujet délicat de l’esclavage et de sa présence indispensable dans ces terres soi-disant riches et en réalité peu amènes. Enfin il insiste sur la situation dramatique qui se noue entre les Blancs dès le début de la colonisation pour des ambitions constantes dans un désir de richesse souvent
dévastateur.
Ces ambitions qui caractérisent les personnages de R. Sardou sont également très présentes dans le tome 1 : La treizième colonie.

Enfin au cœur de cette terre peu hospitalière et dure à conquérir, plantation, récoltes puis commerce, vont jouer un rôle capital: les rivalités auront lieu non plus simplement sur terre mais aussi sur mer où les laissés pour compte tel le fameux pirate Bateman pourront assouvir une vengeance enivrante mais non consolatrice.
Cette vengeance les suivra après leur disparition, avec leur descendance, jusqu’à la mort et l’extinction de leurs rivaux.

 

Catherine Salzédo



jeudi 13 décembre 2012

10 Livres (+1) à offrir ou à se faire offrir absolument !

Noël, joyeux Noël et bons baisers d'Arcachon... ! voilà le refrain que nous entonnons pour ces fêtes de fin d'année 2012.
Nous avons concocté une sélection de livres pour tous et qui font l'unanimité ou presque dans les domaines les plus variés. Ils sont susceptibles de vous aider s'il vous arrivait de ne plus savoir quoi offrir jusqu'au dernier moment. Alors en route pour notre classement des 10 livres (+1) à offrir ou à se faire offrir absolument !


    Choix numéro 1 :
La venture d'Isée de Claude PONTI aux éditions L'école des loisirs, 18,80 euros.

Parce que l'honneur revient d'abord aux petits qui croient vraiment au père Noël, nous sollicitons l'un des plus géniaux auteurs français pour la jeunesse. La poésie absolue des livres de Claude Ponti ne peut qu'éveiller les enfants de 5 à 7 ans (pour celui-ci) et leur ouvrir un imaginaire de mots, de couleurs et de dessins merveilleux. Voici en quelques phrases le résumé de cette venture :  


"Dans le tome un de sa vie (Mô-Namour), Isée se laissait faire par des ventures qu'elle n'avait pas choisies, comme un accident de voiture. Elle a beaucoup appris, et maintenant, dans le tome deux de sa vie, Isée décide de partir vivre des ventures qu'elle décide elle-même. C'est mieux. La preuve : au lieu de subir, elle délivre. Au lieu de souffrir, elle guérit. Au lieu d'être seule, elle rencontre. Sa venture est variée. Une seule constante : Tadoramour, son doudou dodu, qui reste avec elle, à ses côtés, et ne la quitte pas, quoi qu'il arrive."*


* les citations et résumés mis en italique proviennent pour la plupart des maisons d'éditions que nous remercions.




                                                                Choix numero 2 :
Lou T.6, l'âge de cristal de Julien NEEL aux éditions Glénat, 10,45 euros.

Elles l'ont attendues 3 ans, 3 ans à patienter, ce qui est très très long lorsque l'on est très jeune. Et voilà, c'est arrivé, Lou est revenue et elles sont très très heureuses. Voici un avant goût de ce qui les attend (si elles ne le savent pas déjà). 
"Un beau jour, de grands cristaux roses transpercent anarchiquement le coeur de la ville. Depuis, Lou partage son temps entre un programme de collecte de données scientifiques pour le gouvernement, la garde d'un petit frère obnubilé par les dinosaures et les sorties en boîte de nuit. Elle se dit quand même que c'est un peu n'importe quoi, mais pas désagréable. Cette sensation ouateuse, ce flottement incertain... Est-ce que c'est ça, devenir adulte ? Les questionnements aussi fondamentaux qu'universels de Lou font de cette série un petit joyau de la bande dessinée jeunesse. Lou ! a reçu de nombreux prix dont le Prix Jeunesse au Festival d'Angoulême, mais a surtout su conquérir le coeur d'un public de plus en plus nombreux. Grands et petits, filles et garçons, tous se jetteront sur ce nouvel album pour découvrir la suite du destin de l'adorable Lou."



Choix numéro 3 :
Jeangot 1. Renard Manouche de Joann Sfar et Clément Oubrerie aux éditions Gallimard, 14,50 euros.

Autre créateur de génie, Joann Sfar apporte une nouvelle pierre au fabuleux édifice de son oeuvre qui comporte notamment les célébrissimes et non moins magiques aventures du Chat du rabbin. Cette fois Joann Sfar poursuit sa quête de grandes figures artistiques et revisite malicieusement la vie du guitariste manouche Django Reinhardt. Tout le monde ou presque peut en profiter. 



Choix numéro 4 :
 L'épreuve T1, le labyrinthe de James DASHNER aux éditions Pocket jeunesse, 18,50 euros.


Les adolescents sont devenus extrêmement exigeants sur la qualité des romans qu'on leur soumet désormais à la vitesse de ceux destinés aux adultes. D'ailleurs bon nombre de parents se penchent avec avidité sur les lectures de leur(s) progéniture(s). Selon nous, cette nouvelle série pourrait bien faire fureur mais ce sont les ados qui décideront (comme toujours)...
"Thomas, dont la mémoire a été effacée, se réveille un jour dans un nouveau monde où vivent une cinquantaine d'enfants. Il s'agit d'une ferme située au centre d'un labyrinthe peuplé de monstres d'acier terrifiants. Les ados n'ont aucun souvenir de leur vie passée et ne comprennent pas ce qu'ils font là. Ils n'ont qu'un seul désir, trouver la sortie. Pour ce faire, les coureurs, parcourent chaque jour le labyrinthe pour en dresser les plans - des plans qui changent sans cesse, puisque les murs se déplacent chaque nuit. Le risque est grand mais, dès son arrivée, Thomas a une impression de déjà-vu, il sait qu'il veut être coureur et résoudre l'énigme du labyrinthe."




 Choix numéro 5 :
Encyclopédie des desserts aux éditions Flammarion, 35 euros.

Faisons une petite pause gourmande à la moitié de notre sélection en vous proposant cette encyclopédie des desserts qui, à chaque page, agite nos papilles. Le livre annonce 300 gestes et tours de mains expliquées pas à pas, 150 recettes fondamentales illustrées réalisées par des auteurs pédagogues et professionnels. Alors en avant pour les tartes au citron, les Paris-Brest, les clafoutis, les crèmes brulées, les croquembouches, les omelettes norvégiennes, les macarons et même les croissants, les guimauves, les berlingots et les sucettes glacées...




Choix numéro 6
Dictionnaire amoureux des jardins d'Alain BARATON aux éditions Plon, 24 euros.


Encore un homme qu'il s'agira de faire entrer au panthéon de l'humanité. Pourtant son univers est la nature et il contribue largement à en faire une préoccupation majeure de notre époque. La très belle collection dirigée par Jean-Claude Simoên lui donne l'opportunité d'établir son jardin rêvé.

"Au commencement, Dieu créa un jardin. Eden était son nom. Depuis des millénaires, les hommes n'ont de cesse de chercher le paradis perdu. À défaut de le trouver et sans attendre le jugement dernier, ils créent partout où cela est possible des jardins et des parcs, de véritables reconstitutions miniatures du monde qui nous entoure. Dans ces espaces le plus souvent clos de murs, la nature est idéalisée : elle n'est pas représentée telle qu'elle est vraiment mais telle que le jardinier aurait aimé qu'elle soit : le jardin est philosophie. C'est pour cela qu'il alimente généreusement les écrits des plus grands et il suffit pour s'en convaincre de lire ou relire Victor Hugo, Chateaubriand, Colette ou encore Federico García Lorca, l'un de ceux qui a le mieux exprimé son ressenti pour le jardin : c'est un tabernacle de passions, c'est une grandiose cathédrale pour de très beaux péchés. Dans les jardins se cachent la mansuétude, l'amour, et cette sorte de vague à l'âme que donne l'oisiveté. Si le jardin est philosophie, il est aussi un art de vivre. Que seraient Versailles, Villandry, Vaux-le-Vicomte sans cet écrin que sont les parcs ? Pour sir Francis Bacon, le jardin est l'art suprême et le plaisir humain le plus pur. Monet, Pissarro ou Fragonard ont su s'en inspirer pour nous offrir des chefs-d'oeuvre immortels. Le jardin est aussi une religion : toutes les civilisations vénèrent les arbres, toutes les populations communiquent avec les dieux en leur offrant des fleurs ou des fruits."



                                                                   Choix numéro 7
Le dictionnaire de Laurent BAFFIE aux éditions Kero, 15,90 euros.


Il n'aura pas fallu longtemps pour que le dictionnaire Baffie soit en rupture de stock chez son éditeur. Dès son premier passage télé en octobre, une horde de clients nous a réclamé le livre. De nouveau disponible, il est de ceux dont nous ne donnons pas beaucoup de temps avant d'être encore en réimpression. 
"Enfin un dictionnaire drôle ! Près de 500 définitions, citations, explications.
Adolescence : Période pendant laquelle on prend son pied avec sa main.
Conscience : Petit caillou dans la chaussure qui nous aide à marcher droit.
Enterrement : Dernière sortie en boîte.
Escargot : Limace qui a accédé à la propriété.
Grammaire : Règles douloureuses.
Homard : Crustacé décapode accusé de meurtre par une illettrée.
Lépreux : Persona non gratta.
Portier : Ouvre-boîte.
Zèle : Pratique idiote qui consiste à travailler plus pour gagner pareil."



Choix numéro 8
Grands-parents, à vous de jouer de Marcel RUFO aux éditions Anne Carrière, 17 euros.

Oui, nous savons de quoi nous parlons ici à Arcachon, les grands-parents sont les plus grands distributeurs de cadeaux à Noël et tout au long de l'année. Ce n'est donc pas innocemment que nous soumettons cet ouvrage qui leur est destiné et qui leur rend hommage.
"Clinicien avant tout, dans ses livres Marcel Rufo s'appuie sur ses rencontres avec ses patients et leur famille pour éclairer et faire le lien avec la théorie psychiatrique ou psychanalytique. Dans ce nouveau livre, il a choisi de réfléchir à partir d'une expérience personnelle : les relations qu'il a eues, petit, avec son unique grand-mère, une femme extravagante, autoritaire, d'origine italienne. Replongeant dans cette histoire, il développe ce que le pédopsychiatre qu'il est devenu peut maintenant en comprendre. Comment ce petit garçon introverti a pu devenir un pédopsychiatre extraverti, un grand communicant à l'aise avec les médias. On voit là que rien n'est jamais joué au niveau de l'enfance. Dans un troisième temps, Marcel Rufo, pas encore grand-père, se projette dans l'avenir et écrit à son petit-fils ou sa petite-fille imaginaire, en se mettant dans la position quasi idéale du grand-père parfait qu'il imagine devenir et ne sera sans doute jamais."




Choix numéro 9
Lettres, notes et portraits / 1928-1974 de Georges POMPIDOU aux éditions Robert Laffont, 24 euros.


Président éphémère de la cinquième république, Georges Pompidou a laissé malgré tout un souvenir prégnant de son passage à la tête de l'état. Le Pompidou inconnu est une excellente accroche pour mieux cerner cette personnalité aux sourcils broussailleux qui inspira d'une façon comme une autre le terme savoureux de "pompidolisme".
"Ces écrits, inédits, de Georges Pompidou témoignent de manière intime de la façon dont il a vécu sa carrière politique, et donc un morceau d'histoire de France. Rien de lui n'a été publié depuis trente ans. Son itinéraire est singulier car il ne l'avait pas prévu. " Je suis tellement flemmard, dit-il, je serai un professeur moyen ou un secrétaire d'État moyen. " Ce que l'on découvre ici, c'est d'abord la construction d'une personnalité : une intelligence hors du commun, une capacité d'assimilation et une mémoire extraordinaires ; une affectation de peu travailler étant donné sa rapidité ; une passion pour la poésie, la littérature, les arts en général. Fou de musée, de théâtre et de cinéma, il est entouré d'amis, d'artistes et d'écrivains. Jeune, c'est un ardent socialiste. En 1944, professeur débutant, il rencontre le général de Gaulle : c'est un choc définitif pour lui, pour de Gaulle une découverte. Pompidou est ébloui mais cet intellectuel est lucide. Son admiration est immense et le ton est et sera libre ; il est le contraire d'un godillot. Ses notes montrent qu'il s'interroge sur l'intransigeance ou le mode d'action du Général. cet homme, entièrement dévoué, est néanmoins indépendant. L'élaboration d'un destin : ces écrits - en dehors des événements connus - apportent une foule de faits, de détails, d'anecdotes et d'impressions qui permettent de mieux comprendre les relations entre le Président et son Premier ministre dans la conduite des affaires de l'État. On saisit parfaitement, par exemple, pourquoi, après mai 68, une sorte de fatalité les pousse à s'éloigner l'un de l'autre. En 1969, il devient chef de l'État. La fidélité à l'héritage politique demeure, la continuité est évidente. Mais le gaullisme prend sans doute une dimension plus humaine. Pompidou n'a ni le même passé ni le même caractère que son prédécesseur. On voit clairement une personnalité complexe et secrète. Le contraste apparaît entre l'homme de culture sans la moindre exclusive et le grand politique, âpre au combat, n'admettant aucune compromission avec ce qu'il considère comme la vérité. Ce qui se dessine : un homme d'État et un homme tout court avec ses hésitations, ses doutes, ses blessures et ses souffrances. Des écrits passionnants pour le grand public, indispensables à ceux qui aiment l'histoire, d'un homme dont Henry Kissinger, dans ses Mémoires, soulignait " l'étendue de sa culture, la force de son caractère, la vigueur de sa personnalité ".
                                                            


 Choix numéro 10
La vérité sur l'affaire Harry Quebert de Joël DICKER aux éditions de Fallois, 22 euros.

Cet objet littéraire non attendu de l'année nous arrive de suisse (comme les chocolats). Vous ne trouverez pas un libraire qui vous le déconseillera, d'abord parce qu'il se vend si bien que les stocks sont conséquents, ensuite parce qu'il faut bien convenir que nous avons affaire à un écrivain doué pour lequel deux prix d'importance ont penché : ces vieux messieurs et dames de l'académie française et ces jeunes incorruptibles du prix Goncourt des lycéens. Voilà qui ratisse large.
"600 pages à vous couper le souffle ! Dans une expérience assez longue d'éditeur, on croit avoir tout lu : des bons romans, des moins bons, des originaux, plusieurs excellents. Et voici que vous ouvrez un roman qui ne ressemble à rien, et qui est si ambitieux, si réussi, si riche, si haletant, faisant preuve d'une telle maîtrise de tous les dons du romancier que l'on a peine à croire que l'auteur ait 27 ans. Et pourtant c'est le cas. Joël Dicker, citoyen suisse et même genevois, pour son deuxième livre, va certainement étonner tout le monde. " Lisez une page... et vous serez entraîné jusqu'au bout " combien de fois vous a-t-on fait ce coup là ? Mais cette fois-ci, c'est vrai. L'histoire se passe dans une petite ville américaine. Elle commence à New York, où un jeune écrivain à succès est très embêté parce qu'il a promis un roman à son éditeur et qu'il est en panne d'inspiration. Brusquement, il arrête tout pour voler au secours d'un écrivain beaucoup plus âgé que lui, qu'il admire, qui a été son maître, et dont on vient d'apprendre qu'il a été mis en prison pour avoir assassiné trente ans plus tôt une fille de 15 ans avec qui il avait une liaison. Cet écrivain s'appelle Harry Québert. Après deux mois d'enquête, il a pratiquement établi l'innocence de son ami, et voilà que l'éditeur qui le menaçait d'un procès parce qu'il ne rendait pas à temps son nouveau roman lui propose de changer son fusil d'épaule et d'écrire en quelques semaines l'enquête menée sur ce crime qui a passionné toute l'Amérique. Le titre du livre est déjà choisi, c'est " La Vérité à propos de l'affaire Harry Québert ". Une nouvelle aventure commence. Ce n'est plus l'histoire d'une enquête, c'est l'histoire d'un livre sur une enquête. Vous reconnaissez tout de suite cette construction en miroir, que l'on appelle parfois d'un nom un peu prétentieux " en abîme " et qui fit la gloire d'André Gide lorsqu'il publia en même temps son grand roman Les faux Monnayeurs et Le journal des Faux monnayeurs. Mais ce résumé ne donne qu'une idée très superficielle du livre. A mesure qu'on le lit, on s'aperçoit qu'il contient, sans jamais s'arrêter pour l'analyser, une réflexion profonde sur l'Amérique, sur les défauts de la société moderne, sur la justice, sur l'art, sur les médias. Le plus fort est que le lecteur, tout en étant " entraîné vers la fin " par le désir de savoir, comme dans tous les romans policier, ne se lasse jamais de tous les épisodes que le romancier lui fait vivre. Des centaines de tableaux, des personnages avec lesquels on est immédiatement familier dans la petite ville, des situations où les caractères immédiatement présents avec la force du cinéma, vous intéressent en eux-mêmes, bien au-delà de la question de savoir si Harry Québert a eu vraiment cette liaison et si c'est lui vraiment qui a tué. Et pourquoi le roman qui l'a rendu très célèbre avait-il pour titre " Les origines du mal " ? Coupable ? Innocent ? L'ombre de Dostoïevski plane derrière cette histoire si typiquement américaine. Ce grand livre que nous sommes heureux de vous présenter, n'a pas fini de hanter votre mémoire."
                                                                 

Choix +1
L'ostréopithèque de Bernard CAZAUBON aux éditions Vents Salés, 19 euros.


Parce que nous aimons bien l'éditeur Patrick Olaya créateur et directeur des éditions Vents Salés, parce que chaque année il nous livre le polar arcachonnais de l'été (pourvu que ça dure), parce que nous lui avons été fidèles en invitant chacun de ses auteurs "arcachonnais" et qu'il nous l'a bien rendu... voici le +1 de notre sélection de Noël que nous avions déjà relaté sur ce blog et dont nous reprenons ici l'article paru dans Sud-ouest suite à l'officialisation de l'adaptation au cinéma de L'ostréopithèque.
"Patrick Olaya, l'éditeur de Vents Salés à Mérignac, a reçu la confirmation par mail, tard dans la nuit de vendredi à samedi : Pascal Thomas, le réalisateur, va adapter au cinéma « L'Ostréopithéque », le livre de Bernard Cazaubon, paru en juin ( 1 ).

Le réalisateur a découvert et lu le livre, cet été, alors qu'il séjournait au Cap-Ferret. « Benoit Bartherotte l'a amené chez Alice où Bernard Cazaubon dédicaçait son livre», se souvient Patrick Olaya, « Benoit Bartherotte le lui a offert. Il l'a lu quatre fois ».
« Une vraie sensibilité »
« Lorsque j'ai reçu le manuscrit, j'ai lu toute la nuit, j'ai vu des images et des scènes », se souvient Patrick Olaya.

Sur fond de crimes de jolies femmes sur le Bassin, et du procès d'un ostréiculteur bourru, finalement innocenté, Bernard Cazaubon, ancien avocat et ex-directeur juridique dans une entreprise du BTP, reconverti dans l'ostréiculture via son épouse, Noëlle, avocate et petite-fille d'un ostréiculteur de Gujan-Mestras, décrit les moeurs, parfois débridées, d'une poignée de Ferret-Capiens et de Bordelais, largement inspirés de personnages existants, dont certains sont des voisins de L'Herbe ou des Jacquets, et même des amis, comme « l'ostréi-acteur »des petits mouchoirs, un designer international, Bernadote qui habite les 44 hectares ou Laval, «un très beau type », ostréiculteur à Gujan-Mestras.
« Je suis ravi, bien sûr, surtout que c'est un metteur en scène excellent, qui a une vraie sensibilité. C'est un amoureux du CapFerret », se réjouit, discrètement, Bernard Cazaubon auquel Pascal Thomas a « personnellement téléphoné » pour lui confirmer son désir de faire le film.

Contrat d'option

« Il voit ça très bien, il est déchaîné, il veut faire un truc très ferretcapien.
Quand on a un héros qui s'appelle Bélisaire (André Dussollier dans "Mon petit doigt m'a dit" ... ) on ne peut qu'aimer le Cap-Ferret», ajoute Bernard Cazaubon qui retrouve l'humour et la truculence qui font le charme et la qualité de« L'Ostréopithèque », un des succès de l'été.
Avec une certaine émotion, il confie aussi avoir reçu un mail très touchant de l'ancienne productrice Albina de Boisrouvray : « Je me suis régalée, il y a longtemps qu'un roman français ne m'avait pas plu autant. »Elle a même promis de venir cet été au Ferret.
En attendant, Patrick Olaya, qui était présent samedi au salon Lire en poche à Gradignan, confiait : « On a été surpris, sonnés, étonnés, mais on est très heureux. Ça donne des frissons. C'est un énorme coup de chance, il y a peu de livres adaptés au cinéma du vivant de l'auteur. »

Pascal Thomas, qui participe ce week-end au Festival d'Annecy a indiqué qu'il viendra aussitôt après au Cap-Ferret pour signer le contrat d'option, pour lancer la recherche de fonds, avant de signer le contrat d'adaptation.
En attendant le film, Bernard Cazaubon confirme qu'il va écrire une suite. On devrait retrouver l'ostréiculteur Bernajuzan et le ténor du barreau Casanova en librairie.
(1) « L'Ostréopithèque »de Bernard Cazaubon, éditions Vents Salés, 19 euros."



Nous vous souhaitons de très bonnes et joyeuses fêtes, rendez-vous en 2013 !



samedi 8 décembre 2012

Menteurs amoureux de Richard Yates par Monsieur Roudoudou

Menteurs amoureux de Richard Yates, Robert Laffont, 21 euros

Pour le commun des mortels, Richard Yates restera un illustre inconnu dont son plus célèbre roman fut interprété au cinéma par deux stars hollywoodiennes spécialistes du naufrage. Comme un symbole.
Avec Richard Yates il serait trop facile de dire qu'il s'agit d'un chirurgien des sentiments mais c'est plus certainement quelqu'un dont les personnages sont tout sauf des loosers magnifiques, qui se heurtent malgré leur souffle, leurs rêves et leurs envies, à une réalité invisible qui les rattrape sournoisement et ne leur permet pas d'accéder à leur désir.
Alors que leur vie s'effrite, ils font tout pour garder la face et c'est ce décalage dont nous sommes les témoins, qui rend encore plus poignantes (et cruelles) les histoires de ses personnages implosants sourdement dans une Amérique des années 50 où tout doit sourire à l'image des couvertures de magazines. Ici au travers de ces sept nouvelles, Richard Yates passe une fois de plus de l'autre côté et démonte les mirages de celles et ceux qui cherchaient à s'en rapprocher.
Si vous êtes réfractaire aux nouvelles, ne passez pas à côté d'un des chefs d'oeuvre de la littérature américaine, son premier roman: La fenêtre panoramique porté à l'écran par Sam Mendés dans Noces rebelles avec Léonardo Di Caprio et Kate Winslet.

Monsieur Roudoudou

Moi René Tardi, prisonnier de guerre au Stalag II B de Jacques TARDI

Moi René Tardi, prisonnier de guerre au Stalag II B de Jacques TARDI aux éditions Casterman 25 euros.



Voilà, l'hommage est fait, du fils à son père, et cela ne semble pas avoir été une chose facile que d'établir ou de rétablir la légende de ce père emprisonné dès 1940, sans gloire, au nom de l'armée française, dans un camp de Poméranie suite à la bataille menée dans un char vite défait face aux allemands.
Le fils en avait fait la demande au père et le père avait consigné ses souvenirs dans des carnets où le détail l'emportait toujours car tel était ce père engagé dans l'armée en 1935, lucide quant à l'avenir prochain de son pays après la prise de pouvoir en Allemagne par Hitler.
Ce père, vu par son fils à partir de ces carnets, est aussi engagé dans un dialogue avec ce dernier pour lequel il apporte maints éclairages sur les déboires militaires de ses chefs, la désorganisation et l'isolement des troupes et la faillite tactique qui l'amena dans une pittoresque épopée au coeur de la campagne française.
Tardi, le dessinateur, s'invite à cet enlisement pathétique et, délicieusement, nourrit l'histoire de ses propres interrogations, tantôt naïves, tantôt dérisoires, tel l'enfant qu'il a voulu rester auprès de son père, se dessinant en culottes courtes comme un doux fantôme observateur.

Mais l'enchaînement des faits noircissent le dessin dès l'arrivée au Stalag II B. Le vocabulaire allemand se mêle allègrement au discours du père qui véhicule l'image piteuse des prisonniers et de la morgue des soldats allemands. Peu à peu, le scénario gigantesque s'ébroue. L'organisation des camps révèle un manque continuel de toutes choses et la préoccupation première de chacun demeure la faim. Se nourrir provoque toutes sortes de trafics, améliorer l'ordinaire conditionne chaque rapport humain avant que ne s'insinue la volonté de résistance par la perturbation de la discipline instaurée par les nazis.
Tardi ne s'épargne pas la fastidieuse reconstitution de ces troupes errantes, des gueules défaites, de la monotonie des jours et des rassemblements ainsi que de la violence inhérente au statut de prisonnier. Les années lentes défilent sous la dictée du père. L'enfermement au Stalag devient une accoutumance pour le père comme pour le fils, comme pour le lecteur. Une évasion opèrerait une radicalisation du récit mais celle-ci, après la demande insistante du fils, s'évanouit tragiquement. Seules les nouvelles clandestines de Londres donnent de l'espoir mais l'avancée effective des alliés, la défaite de Stalingrad, durcissent les allemands.
On connaît la fin mais la sortie du Stalag ne clôt pas les souvenirs de René Tardi, il faudra attendre une deuxième partie que l'on souhaite aussi convaincante et enrichissante que celle-ci. La paire René et Jacques Tardi nous le promet. 

samedi 1 décembre 2012

Le bruit des choses qui tombent de Juan Gabriel VASQUEZ


 Le bruit des choses qui tombent de Juan Gabriel VASQUEZ aux éditions du Seuil, 20 euros.


La ville de Bogota, capitale de la Colombie, est une ville d’altitude, froide et nuageuse, peuplée d’hommes et de femmes au caractère complexe. L’auteur nous en fait part, du moins son narrateur, l’un et l’autre étant nés dans cette cité.
Bogota semble toujours assommée par ses années de plomb amorcées avec l’avènement des cartels de la drogue. Des années 70 où le trafic de la cocaïne prit son envol jusqu’aux terribles années 90, Bogota et toute la Colombie avec Medellin en point d’orgue furent une épouvantable carte postale de l’ère des narcotrafiquants.
Le problème s’est depuis quelque peu déplacé vers le Mexique.
L’histoire que nous conte Juan Gabriel Vasquez prend en considération ces évènements au point d’en faire un élément moteur de l’intrigue. Mais ils appartiennent  au passé, au contexte historique de la nation colombienne comme s’il fallait les intégrer pour mieux en assumer les conséquences.
Le professeur de droit, qui va prendre en charge bien malgré lui cet héritage, se penche et s’interroge sur la vie d’un homme qu’il a côtoyé un temps avant que celui-ci ne meure brutalement à ses côtés. Il s’agira pour lui de recomposer le puzzle laissé derrière lui et de pénétrer en profondeur l’histoire de son pays.
A très juste titre on a évoqué, à propos du Bruit des choses qui tombent, une sublime histoire d’amour qui pourrait par ailleurs parfaitement occulter tout ce qui a été écrit jusque là. Ce bon professeur de droit ouvre maints tiroirs débordants de sentiments parfois même jusqu’à la caricature quand la boîte noire d’un avion de ligne sert d’ultime lien avec la personne aimée.
Mais tout concourt, et de manière admirable, à ne pas succomber au pathos, Juan Gabriel Vasquez garde la bonne distance en empruntant la voie de l’incertitude. Ses personnages conservent une imperméabilité peut-être propre à la Colombie. Ils ont un amour hésitant, ils ne souhaitent pas se perdre, ils craignent le malheur, ils gardent pour eux quelques secrets et font ainsi toute la beauté de ce livre.

samedi 24 novembre 2012

La guérison du monde de Frédéric Lenoir.

La guérison du monde de Frédéric Lenoir aux éditions Fayard, 19,90 euros.

Voici un livre fait pour aider, pour encourager, afin de pousser chacun de nous dans une direction meilleure que celle qui nous a longtemps été inculquée.
Pour cela, Frédéric Lenoir a établi un plan bien précis, un vaste état des lieux de ce qui ne tourne pas rond en ce monde. Cette première et incontournable partie du livre diagnostique les plaies de notre planète, malade à bien des égards.
L'écologie est capitale, il faut absolument changer notre façon de consommer, il faut réduire notre addiction au capitalisme qui n'a jamais freiné l'obsession du gain, de l'enrichissement matériel. A cela, la terre, tôt ou tard, dira stop.
L'entêtement, qui préside encore au sommet des gouvernements, joue sur notre aspiration au bonheur et alimente la démoralisation, l'abattement qui irriguent nos pensées.
Nous ne pouvons plus atteindre les objectifs fixés par les générations précédentes.
Le livre de Frédéric Lenoir est, de ce point de vue, éloquent. Il déshabille l'homme d'aujourd'hui, la société, le monde avec une acuité renforcée par une très grande connaissance des modes de pensées occidentaux responsables de tous nos maux.
Frédéric Lenoir n'est pas pour autant un dangereux militant révolutionnaire qui veut mettre à bas notre société. De ce qu'il dénonce, il dénombre les remèdes et cite ceux qui agissent pour guérir, ceux qui sont parvenus à transformer des situations et ceux qui montrent la voie et l'attitude à tenir en cette époque de tempête.
Frédéric Lenoir s'ajoute naturellement à ces hommes et ces femmes de bonnes et grandes volontés (Edgar Morin, Hubert Reeves, Nelson Mandela, Pierre Rabhi, Muhammad Yunus, Maria Nowak...).
La liste est incomplète, peut-être même s'agrandit-elle chaque jour de nouveaux noms encore inconnus qui redonnent espoir, à l'image de ce livre qui ouvre les consciences.

Frédéric Lenoir sera, Samedi 1er Décembre, à la librairie à partir de 17h00 puis à l'Hôtel de La Ville d'Hiver pour une discussion à 18h00 (entrée libre, dans la limite des places disponibles).

Hôtel de La Ville d'Hiver, 21 avenue Victor Hugo, Arcachon.

Pourquoi les éléphants ne peuvent pas sauter par Monsieur Roudoudou

Pourquoi les éléphants ne peuvent pas sauter de New Scientist aux éditions Seuil, collection Points, 8 Euros.

La fin du monde approchant (plus que 4 semaines selon les Mayas), nous en sommes à nous poser des questions existentielles.
Ce petit livre, plus utile que n'importe quel manuel de philosophie, apporte toutes les réponses que nous nous sommes toujours posées et bien plus encore.
Ainsi vous saurez si 007 a raison de demander un Martini frappé et non remué, pourquoi les ours blanc n'ont jamais froid aux pieds ou pourquoi les chauve-souris n'ont pas le tournis à force de rester la tête en bas, ou encore comment expliquer qu'il n'y ait pas de mammifères verts pour se camoufler alors que l'herbe l'est.
Derrière ces questions anodines, des scientifiques répondent simplement.
Dans un dîner en ville, il est bon de savoir pourquoi les poissons boivent et pas les baleines.
Si vous pensez que ce genre d'ouvrages est peu utile, faites le test : lisez une question et essayez d'y apporter une réponse.
Un exemple ? Pourquoi sommes nous capables de voir des galaxies à des années lumières et incapables de montrer les pas de l'homme sur la lune depuis la terre ?
Et ça, les Mayas ne savaient pas y répondre.
Mais ils avaient une bonne raison, eux...

samedi 17 novembre 2012

A propos de "Les fidélitès successives" de Nicolas d'Estienne d'Orves (à la librairie le 23 novembre)

Les fidélités successives de Nicolas d'Estienne d'Orves aux éditions Albin Michel, 23,90 euros.

« Champion du double jeu, je ne sais plus ni qui je suis, ni quelle vie est véritablement la mienne. »
Anglais et Français, résistant et collaborateur, lâche et héros, Guillaume Berkeley oscille, dans le Paris de l'Occupation, entre mensonge et vérité. Amoureux, tout comme Victor, son frère aîné, de Pauline, leur demi-sœur, il vit au rythme de ses « fidélités successives ».
Servie par une écriture limpide, cette fresque romanesque explore, avec sensibilité et lucidité, les ambiguïtés amoureuses et les engagements politiques d'un personnage complexe, tantôt ombre tantôt lumière, victime de ses démons intérieurs et confronté à des circonstances qui le dépassent.
Nicolas d'Estienne d'Orves, prix Roger Nimier pour Othon ou l'aurore immobile, nous donne ici un roman ambitieux où réalité et illusion apparaissent comme les deux figures d'une même monnaie.
Les fidèlités successives a reçu le prix Cazes et figure dans la dernière sélection de l'Interallié.

La presse

« Le souffle du romanesque et de l’Histoire y est comme colonisé par un récit plus personnel, d’une douceur assez amère… Sans doute un des livres événements de cette rentrée. » Livres Hebdo

« Savamment orchestré. » Technikart

« Un roman-fleuve dont l’auteur a su faire à la fois une aventure passionnante, un tableau historique réussi et une réflexion sur le Bien et le Mal dans une période trouble de notre histoire. » Page

« Le livre est irrésistible et par moment insoutenable. On détourne le regard, comme au cinéma, les larmes coulent... Une méditation sur la seconde guerre mondiale empreinte tout à la fois d’espoir immense et de violence, donnant au roman la dimension d’une fresque aux accents douloureux assumés. » Actualité littéraire

« Nicolas d’Estienne d’Orves trempe sa plume dans le bain saumâtre du Paris occupé et le résultat est réjouissant. » Paris-Match

« Ce livre est un flot. L’auteur joue sur tous les tableaux romanesques, décrit un Paris des heures sombres aux multiples visages, campe d’hallucinants portraits et maitrise, jusqu’à la fin, son affaire et son suspense. » Le Parisien

« Tout à la fois peinture de mœurs, fresque historique, psychologie des profondeurs, un roman servi par une écriture fluide et une connaissance impressionnante de son sujet. » Le Figaro Magazine

« Le plaisir du roman historique rejoint l’ambition de la littérature. Un travail d’orfèvre. » Marianne

« Nicolas d’Estienne d’Orves vient nous gifler de 700 pages d’aberration collaborationniste. Pour saisir le toupet du gars, il faut lire cette saga démente et crépusculaire, qui permet mieux que nombre de laïus universitaires et de pompeuses plaquettes, d’appréhender, non l’exactitude d’une période, non son historicité, mais du moins sa complexité. » Le Figaro littéraire

« Il est toujours jubilatoire de voir un écrivain réussir à surprendre sur un sujet rebattu… D’une nébuleuse de personnages étonnants, l’auteur fait une matière romanesque aussi fascinante que terrifiante. Et nous tient en haleine jusqu’à la 720e page. » La Vie

« Une description très convaincante, mêlant esprit critique, ironie et fascination, du Paris de l’Occupation. 700 pages bigarrées qui se croquent avec avidité. » Le Point

« Son ouvrage le plus achevé et le plus ambitieux… Les pages finales résonneront longtemps dans les cœurs et dans les esprits, comme le fameux ewig du Chant de la terre de Mahler. » Valeurs Actuelles

L'article Wikipédia de Frédéric LENOIR présent Samedi 1er Décembre à la librairie et à l'Hôtel de La Ville d'Hiver




Frédéric Lenoir, né le 3 juin 1962 à Madagascar, est un philosophe et écrivain français, docteur de l'École des hautes études en sciences sociales avec une thèse sur la rencontre du bouddhisme et de l'Occident. Il est chercheur associé à l'École des hautes études en sciences sociales depuis 1991.

Frédéric Lenoir découvre la philosophie par l'intermédiaire de son père René Lenoir (ancien Secrétaire d'Etat à l'Action sociale de 1974 à 1978) qui lui donne à lire Le Banquet de Platon à 13 ans. Il s'imprègne alors des écrits présocratiques, d'Epicure, des stoïciens, d'Aristote avant de se tourner vers l'Orient grâce aux livres d'Arnaud Desjardins et un voyage en Inde chez les bouddhistes tibétains. A cette époque, il découvre également la pensée de Carl Gustav Jung qui marquera son parcours intellectuel.
Après son baccalauréat, il entame des études de philosophie à l'université de Fribourg, en Suisse, où il rencontre Emmanuel Levinas et Marie-Dominique Philippe. Ce dernier lui fait découvrir la Communauté Saint-Jean qu'il a fondée en 1975. Touché par le message des Evangiles, il y passera trois ans tout en poursuivant ses études de philosophie.
En 1986, il entre aux Editions Fayard comme Directeur de collection, rencontre Edgar Morin, dont il devient un disciple intellectuel, et entame une thèse de doctorat à l'École des hautes études en sciences sociales. A partir de 1996, il collabore à L'express et tient une chronique dans Psychologies Magazine avant de prendre, en 2004, la direction du magazine Le Monde des religions, un bimestriel édité par Malesherbes Publications, filiale du groupe La Vie-Le Monde.
Depuis septembre 2009, il produit et anime avec Leili Anvar une émission hebdomadaire sur France Culture : Les racines du ciel. Consacrée à la spiritualité, elle est diffusée le dimanche matin à 7 h 05.
Il est aussi romancier, scénariste de bandes dessinées et auteur de théâtre. Sa pièce Bonté divine, avec Roland Giraud, a été créée à Paris au théâtre de la Gaîté-Montparnasse en janvier 2009. Auteur d'une quarantaine d'ouvrages, il a codirigé trois encyclopédies. Ses livres sont traduits en plus de vingt langues.
Cofondateur de l'association « Environnement sans frontières », il est fortement engagé dans la cause écologique et a écrit avec l'astrophysicien Hubert Reeves Mal de terre (2003).
Il est aussi le parrain de l'association Le Pari Solidaire depuis septembre 2011.

Un petit tour (d'horizon) des prix...

Mercredi 15 novembre le prix Interallié achevait la course au prix du mois de novembre, Philippe Djian l'emportait au bout de plusieurs tours sur Nicolas d'Estienne d'Orves...

Voilà déjà deux auteurs que nous soutenons ardemment et qui montrent d'emblée l'estime que nous avons pour cette moisson 2012.

Que dire du Goncourt qui couronne l'un des plus impressionants romans de la rentrée.
Chapeau bas à messieurs les jurés.

Mais le jury du Fémina n'est pas en reste et célèbre dignement le Peste & Choléra de cet admirable voyageur qu'est Patrick Deville.

Véritable star de ce mois et inconnu de tous au mois d'octobre, Joël Dicker affirme son talent en recevant le grand prix du roman de l'Académie française ainsi que le Goncourt des lycéens. Ce trublion des lettres française fait assurément des envieux.

Gloire aussi au prix Renaudot qui consacre la grande Scholastique Mukasonga qu'il est urgent de découvrir.

Bien sûr nous ne prétendons pas avoir lu tous les livres récompensés  mais il est obligatoire pour nous d'avoir un oeil sur eux car de bons prix font naturellement de bonnes ventes et, cette année, il est bien agréable d'en dire le plus grand bien.

Goncourt : Le sermon sur la chute de Rome de Jérôme Ferrari aux éditions Actes Sud, 19 euros.

Fémina : Peste & choléra de Patrick Deville aux éditions du Seuil, 18 euros.

Fémina étranger : Certaines n'avaient jamais vu la mer de Julie Otsuka aux éditions phébus, 15 euros.

Fémina essai : Ethno roman de Tobie Nathan aux éditions Grasset, 19,50 euros.

Médicis : Féerie Générale d'Emanuelle Pireyre aux éditions de l'Olivier 12,99 euros.

Médicis étranger : Rétrospective d'Avraham B. Yehoshua aux éditions Grasset, 22 euros.

Médicis essai : Congo, une histoire de David Van Reybrouck aux éditions Actes Sud, 28 euros.

Renaudot : Notre dame du Nil de Scholastique Mukasonga aux éditions Gallimard, 17,90 euros.

Renaudot essai : Le dernier modèle de Franck Maubert aux éditions Mille et nuits, 12,90 euros.

Grand prix du roman de l'Académie française : La vérité sur l'affaire Harry Quebert de Joël Dicker aux éditions de Fallois, 22 euros.

Prix Interallié : "Oh..." de Philippe Djian aux éditions Gallimard, 18,50 euros.

Prix Décembre : Les oeuvres de miséricorde de Mathieu Riboulet aux éditions Verdier, 14 euros.

La Capitana d'Elsa Osario par Bernard Daguerre

La Capitana d'Elsa Osario, traduit de l'espagnol (Argentine) par François Gaudry, éditions Métailié, 20 euros.

C'est une figure discrète et lumineuse du mouvement révolutionnaire du XXème siècle que fait revivre l'écrivaine argentine Elsa Osario.

Et d'abord quelques éléments de sa vie: elle s'appelait Micaela Feldman, était, comme sa biographe, née en Argentine. Issue d'une famille juive ayant fui les pogroms de l'époque tsariste en Russie, elle acquiert très jeune une conscience politique, proche du mouvement anarchiste et admiratrice de Louise Michel; se frottant à la toute puissance du mouvement communiste après la révolution bolchévique, elle a d'emblée pris ses distances avec lui; et ce, dès le début des années 20 (elle était née en 1902). Ardente et déterminée dans son activité militante, d'abord dans son pays, puis sur le continent européen en 1931, avec son compagnon Hipolito Etchébéhère, elle a le parcours commun à beaucoup de ceux qu'on appela les opposants de gauche à l'internationale communiste.

C'est surtout sa participation à la guerre civile espagnole qui est rappelée et magnifiée dans le roman: seule femme commandante d'une brigade pendant tout le conflit, elle s'illustra non seulement par ses actions héroïques mais aussi par la manière dont, "capitana" d'un groupe de miliciens, elle sut gérer d'une manière forte et originale l'essence même de l'acte de commander.

Cette voix, Elsa Osario nous la restitue avec tout son original talent de romancière: le livre est subtilement agencé, allant d'une époque à l'autre de la vie de Micaela, construisant et déconstruisant la chronologie pour en souligner les lignes de force. Comme dans Luz ou le temps sauvage, l'écrivaine fonde, dans son récit souvent polyphonique, une espèce de récitation-respiration où l'émotion, l'empathie sont palpables. L'admiration et la tendresse pour son personnage le sont également.

Bernard Daguerre

samedi 10 novembre 2012

L'article Wikipédia de Nicolas Estienne d'Orves présent vendredi 23 novembre à la librairie

Nicolas d'Estienne d'Orves est un écrivain et journaliste français, né à Neuilly-sur-Seine le 10 septembre 1974.

Il est le fils de Vincent d'Estienne d'Orves, le petit-neveu du résistant Honoré d'Estienne d'Orves et l’ayant droit de l’écrivain collaborationniste Lucien Rebatet.
Ancien élève d'hypokhâgne, après des stages dans les milieux du cinéma et de l'opéra, il a fait des études à la Sorbonne (DEA de lettres modernes spécialisées). Il a collaboré au Figaro Littéraire, à Madame Figaro au Figaro Magazine et au Spectacle du Monde.
Il est actuellement critique musical au Figaro, chroniqueur musical à Classica et publie chaque semaine un "Neoscope" dans le Figaroscope. Pendant quatre ans et demi, il a animé une chronique un samedi midi par mois dans l'émission de Benoît Duteurtre, Étonnez-moi Benoît sur France Musique. Il en a été renvoyé par son directeur Marc-Olivier Dupin, en décembre 2008, pour avoir diffusé une version paillarde du cantique « Il est né le divin enfant ».
Nicolas d’Estienne d’Orves est l'auteur de plusieurs nouvelles, essais et romans, notamment Othon ou l'Aurore immobile, qui a été couronné par le Prix Roger-Nimier en 2002, et Les Orphelins du Mal, vendu à 200 000 exemplaires dans le monde et traduit en treize langues.
À partir de 2011, il est membre du jury du prix Saint-Germain.

Le prix FEMINA étranger 2012

Certaines n'avaient jamais vu la mer de Julie OTSUKA aux éditions Phébus, 15,00 euros.


Écoutez-les ! aurait pu dire Nathalie Sarraute car elles sont multiples, elles grouillent…
Il s’agit des paroles de celles qui, en vrai, n’ont certainement pas pu la prendre, de celles qui, arrivées par bateau depuis leur Japon natal, …n’avaient jamais vu la mer.
C’étaient des adolescentes qui rejoignaient leur mari qu’elles n’avaient jamais vu sinon par photos à condition que celles-ci correspondent bien à celui qui les attendait.
Leurs interrogations, leurs secrets, leurs espoirs, leurs désillusions… sont consciencieusement rapportés par la grâce de l’écriture de Julie Otsuka, elle-même aiguillée par une masse de documents répertoriés à la fin du livre.
On imagine aisément les liens unissant l’auteur à cette communauté qui s’expatria aux États-Unis au début du XXème siècle et qui s’implanta sur la côte de l’océan Pacifique avant que le conflit avec le Japon ne la rende suspecte et la déplace mystérieusement dans des camps.
Au dernier chapitre, Julie Otsuka donne voix aux américains pour exprimer la perte et le vide social laissés par les japonnais.
Ce roman aurait pu être moralisateur, ce sujet méconnu de la Seconde Guerre mondiale s’y prêtait grandement mais, bien au contraire, il se révèle vivifiant, parsemé d’instantanés souvent jubilatoires et compose avec le mode de vie des immigrés vu par leur femmes. Certes la dureté de l’existence transparait comme une évidence mais au même titre que la ténacité et la valeur du travail des japonais confrontés au modèle américain dont le racisme à cette époque est une nouvelle fois manifeste.
Tout paraît vrai dans ces vies anonymes perturbées par les mouvements de l’Histoire. Julie Otsuka a réussi à la perfection son travail de broderie. Son tableau, riche et varié, représente l’esprit toujours vivant d’une communauté qui eut le tort d’être au mauvais endroit au mauvais moment.